L’école ne peut, seule, réduire les inégalités sociales

Malgré un taux de réussite record au baccalauréat, l’école française ne parvient pas à corriger les écarts entre enfants favorisés et modestes. Pour qu’elle cesse d’être un lieu de reproduction des inégalités sociales, il faut investir dans la petite enfance et le primaire.

Une tribune de Louis Raynaud de Lage pour Usbek&Rica.

Secteur

Actualités

Auteur

Louis Raynaud de Lage

Date de publication

4 novembre 2025

Temps de lecture

0 mins

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La récente nomination d’Édouard Geffray au poste de ministre de l’Éducation nationale intervient à un moment charnière. Cet ancien directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco) hérite en effet d’une institution marquée par l’amplification des inégalités sociales. L’école, ce lieu censé offrir à tous la liberté de penser, de rêver et de tracer sa voie, ne remplit plus ses promesses pour les moins favorisés. Ceux-ci sont condamnés à l’immobilité sociale, à moins que nous réalisions collectivement que l’école seule ne peut les aider et que la réussite éducative doit être pensée de manière plus globale et ambitieuse pour tous.

Dès la maternelle, les enfants de milieux populaires s’expriment en moyenne 50 % à 75 % moins que les autres élèves. Ils ont moins de vocabulaire, sont moins interrogés et prennent moins spontanément la parole. Lors de l’entrée au primaire, les enfants de milieux modestes maîtrisent toujours moins de mots que leurs camarades favorisés, et cet écart se creuse au fil des années. À l’entrée au lycée, alors que 80 % des élèves favorisés poursuivent en seconde générale et technologique, seuls 36% des élèves modestes font de même. Les classes préparatoires accueillent, quant à elles, plus des deux tiers d’élèves issus des milieux très favorisés. […]

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